Logotype et programme réalisés fin 2005 pour l’association Travail et Culture (TEC/CRIAC). L’association se définit aujourd’hui comme Centre de Recherche et d’Innovation Artistique et Culturelle du monde du travail.
Ma participation à l’aventure du Cabaret de l’Union s’est terminée peu de temps après son ouverture en janvier 2006, et je n’y ai jamais remis les pieds.
De mémoire, l’association n’a utilisé ce logo qu’une ou deux fois. La raison en fut un désaccord avec le directeur de l’association Nicolas Naudé, à propos de la base-line du Cabaret. Lors d’une rencontre sur l’avancement de la création, ce dernier désirait d’un coup préciser, sans discussion avec les membres de l’asso, que le cabaret était « un lieu où travail est culture ». Cette décision ne devait pas être prise à la légère.
Travail et Culture. L’association historique de 1944, issue de la résistance et de l’éducation populaire, avait pris soin de mettre le travail aux côtés de la culture, sans amalgame. Ce « est » me semblait incongru dans l’histoire de l’association, un truc ne collait pas. Faire du travail une culture pour défendre la culture du travail ? On pouvait le comprendre comme ça : nous sortions de trois gouvernements Raffarin, et nous en avions soupé des ritournelles sur le travail comme force émancipatrice. Il n’était à mon sens pas nécessaire d’en rajouter une couche. Si travail est culture, c’est bien malgré nous. N’en faisons pas l’éloge.
Monsieur Naudé, quant à lui, ne voyait pas le problème et finit par me trouver trop cher. C’est vrai, après tout, je n’étais qu’un prestataire, je n’avais qu’à faire mon boulot sans ramener ma cerise sur le gros gâteau du travail.
Il y a vingt ans exactement le documentaire Attention danger travail de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe, donnait la parole à des chômeurs qui refusaient « des boulots de merde payés des miettes », en dépit de la pression sociale pour les mettre au turbin. En 2023, le revenu de solidarité active se reçoit en contrepartie d’un actif travail de 15 à 20 heures par semaine ; et l’âge de la retraite est repoussé à 64 ans. Le culte voué au travail justifie toutes les discriminations et exclusions. Au turbin bande de feignasses !